Biographie de Simone Feuvre

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Simone, Eugénie, Ernestine FEUVRE
née Fontanel

Née le 29 juillet 1909 aux Sables d’Olonne.

Père : Léopold Joseph Édouard Fontanel

Mère : Odile Jeanne Léontine Bonnefond.

Mariée trois fois.

Un enfant : Jean-Max Jeudy.

Domiciliée 28 ter rue Jeanne d’Arc.

Profession : sage-femme.

Décédée aux Sables d’Olonne le 1er février 2003.

En raison de sa profession de sage-femme, Simone Fontanel-Feuvre dispose d’un laissez-passer de nuit lui permettant de se déplacer librement. Introduite dans le réseau Front National par son cousin Paul Francheteau en 1943, elle devient la « boîte aux lettres » d’Émile de Pianelli. Dénoncée comme lui, elle est arrêtée par la SAP d’Angers à son domicile, le 19 juillet 1944, avec seize autres membres du réseau. Emprisonnée à la Roche-sur-Yon puis à La Pierre-Levée à Poitiers, elle est transférée à la prison de Fresnes. Déportée dans le convoi parti de Pantin le 15 août 1944, elle est internée le 21 au camp de concentration de Ravensbrück, sous le matricule 57749. Elle est d’abord transférée au Kommando de Torgau le 21 septembre, puis à celui d’Abterode le 6 octobre et enfin à celui de Markleeberg le 26 février 1945. En mars, à l’approche de l’Armée rouge, les SS ouvrent le camp et Simone est jetée sur les routes avec d’autres femmes. Après dix jours de marche, elles restent cachées dans une forêt pendant trois semaines et parviennent enfin à rejoindre les Alliés le 7 mai 1945. Quand elle rentre aux Sables le 9 juin 1945, elle ne pèse plus que 27 kg.

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La petite fille de Simone Feuvre:

Simone, c’était Mamie Bébé
« Mamie Bébé, car nous l’appelions comme ça, avait un lien particulier avec beaucoup de gens.

Nous pouvions admirer sa passion pour son métier de Sage-Femme.
Chaque naissance agrandissait un peu la famille. C’était le temps des accouchements de nuit à vélo, le temps des miracles qu’elle accomplissait quand certaines situations semblaient désespérées.

Nous pouvions l’admirer pour son combat dans la Résistance pendant la guerre. Elle disait d’ailleurs avoir senti sa grand-mère près d’elle et que celle-ci lui donna la force de revenir des camps.

Nous pouvions l’admirer pour son engagement à Saint-Vincent-de-Paul. Et la famille grandissait encore.

Albert Jacquard dit : « La mort d’un homme n’est pas grave, ce qui est grave c’est la mort de l’humanité ».
Quand on voit combien de gens faisaient partie de sa famille, on se dit qu’elle contribuait à ce que l’humanité se perpétue.

Nous pouvions l’admirer pour tout cela, mais simplement nous l’aimions. Nous l’aimions parce que c’était une vraie mamie.
Une mamie qui a le temps, une mamie qui peut tout entendre, une mamie avec des histoires extraordinaires… et les Sables d’Olonne n’étaient alors que des dunes et des champs.
Une mamie avec une boîte à bonbons toujours pleine.

Mamie Bébé nous a laissé avec un chantier ambitieux à reprendre : essayer de donner un maximum d’amour autour de nous.

Mots prononcés par ses petits-enfants
à l’inauguration du square Simone Feuvre,
le 30 novembre 2003.