André Octave Tesson

 André, Octave, TESSON

Né le 18 avril 1898 au Château d’Olonne (La Rudelière).

Père : Aimé Tesson, âgé de 19 ans, journalier.

Mère : Octavie Faivre, âgée de 16 ans.

Profession : armateur-mareyeur à Niort.

Marié à Marthe Gabrielle Auger, à Valenciennes, en 1923.

Divorcé en 1952 à Niort.

Marié à Marie-Louise Proust, à La Rochelle, en 1956.

Décédé à La Rochelle, le 8 avril 1957.

 

André Tesson est impliqué dans le Réseau Delbo-Phœnix. Le Réseau Delbo, démantelé dans la région parisienne, s’est reconstitué autour de Niort, dans les Deux-Sèvres. Suite à une infiltration et à des dénonciations 16 membres sont arrêtés fin avril et début mai 1944. André Tesson est alors arrêté à Souché (79) et incarcéré à la prison de Pierre Levée, à Poitiers avec des Vendéens de Foussais : les deux Pierre Encrevé, père et fils, les frères Guy et Frédéric Coirier, Émile Bontems né à Cherveux (79), l’instituteur de Foussais, Gaston Goulard né à Brossac (16), et avec des Deux-Sévriens : Pierre Ropiquet, né à la Mothe-Saint-Héray (79), Joseph Thomelet né à Luçon (85) de Sainte-Pezenne (79). À part Pierre Encrevé père et Joseph Thomelet, ce sont de très jeunes hommes qui trouvent réconfort auprès de cet homme de 46 ans qui sait les rassurer.

André Tesson et ses amis apprennent avec joie le débarquement en Normandie ; mais ils sont rassemblés en vue d’un départ imminent. Dans la nuit du 21 au 22 juin la gare de Poitiers est bombardée et c’est dans des camions à gazogène qu’ils rejoignent le camp de Royallieu, avec des arrêts pour se jeter dans les fossés, lorsque des avions alliés survolent le convoi.

Le 2 juillet c’est le départ pour l’Allemagne. 530 hommes sur 2162 trouvent la mort pendant les 4 jours de voyage par 34° à l’extérieur et 60° dans les wagons : ce convoi a été appelé le Train de la Mort.

Dans un entretien avec la professeure d’histoire Maryline Renaud, Pierre Ropiquet , en 1999,a relaté sa déportation. Voici quelques extraits au sujet de ce voyage :

« Je dois rendre hommage à André Tesson qui a pris d’autorité l’organisation du wagon. Pendant tout le voyage, il veille, calme les esprits et nous dit : « si vous êtes sages, je vous raconterai l’histoire du petit cuisinier chinois ». En fait son histoire il ne l’a jamais racontée mais cela nous calme pour un moment. Il nous demande aussi de nous dévêtir, nous rassemblons tous nos vêtements et les disposons sur le plancher du wagon…

Beaucoup veulent boire mais il décide de distribuer l’eau avec parcimonie et à intervalles réguliers…

Dès qu’un camarade se sent mal, il y a quelqu’un pour le relever et le conduire à la lucarne où bien vite il reprend ses esprits…

Comme dans notre wagon une personne est malade, c’est la seule, les Allemands nous demandent de l’emmener dans un wagon situé en queue de train. André Tesson et moi-même nous chargeons de cette mission. Au fur et à mesure que nous avançons le long du quai, les portes s’ouvrent et nous avons une vision d’horreur : dans les wagons, les déportés ont entassé les cadavres devant les portes de manière à être le plus près possible des lucarnes… André Tesson me recommande de ne rien dire pour ne pas effrayer et paniquer nos compagnons de voyage, jusqu’à notre destination. »

Arrivé le 5 juillet 1944 à Dachau, André Tesson est envoyé, le 24 du même mois, au commando de Neckarelz. Il est libéré le 4 avril 1945 à Osterburken.