Biographie de Fanny Revzin née Balgley

Fanny Revzin 33 x 44 mm

Fanny REVZIN, née Balgley

Née le 25 avril 1898 à Brest-Litovsk (Russie)
Père : Meyer Balgley
Mère : Louise Tekar
Mariée à Salomon Revzin, négociant
Domicile : 2 rue Bisson, Les Sables d’Olonne
Enfants : Odette, Roger, Paul, Marcel, Lucien
Décédée à Auschwitz le 15 février 1944

Fanny Balgley, jeune Russe de Brest-Litovsk, dont le père, Meyer Balgley est décédé, immigre en France au début du siècle avec sa mère Louise, brocanteuse. Elle passe plusieurs années à l’orphelinat Rothschild de Paris. Elle se marie avec Salomon Revzin, également immigré de Russie et naturalisé Français en 1912. Ils tiennent une fabrique de casquettes et de chapeaux dans le quartier du Sentier. Ils ont cinq enfants.
Salomon a des responsabilités au sein du Fond national juif. Lorsque la Première Guerre éclate, il se porte volontaire. Après la guerre, la famille vient régulièrement en vacances aux Sables d’Olonne. Dans les années 30, Salomon achète une maison rue Commines, puis un immeuble rue Bisson, où il crée en 1933 Les Galeries vendéennes, magasin de vêtements géré par Fanny. Comédienne, sa fille Odette, fait du théâtre à Paris l’hiver et l’aide au magasin l’été. C’est aux Sables, peu avant la Deuxième Guerre, qu’Odette rencontre le capitaine de réserve Arthur Godard, instituteur public à Saint-Juire-Champgillon, près de Sainte-Hermine, où elle ira vivre avec leur fils Jean-François. Mais bientôt c’est la guerre, puis l’armistice, et dès juillet 1940, les lois antijuives sont proclamées par le gouvernement de Vichy. Celle du 22 juillet 1941 interdit l’exercice d’une profession commerciale. Salomon doit céder son magasin à un gérant aryen nommé par le préfet. Pendant trois mois, il refuse d’obtempérer jusqu’à ce qu’il meure brutalement lors de son expulsion par la police le 24 octobre 1941. Fanny, veuve, et l’un de ses fils Paul se réfugient à Saint-Juire. En juin 1942,ils doivent porter l’étoile jaune. Lors de la rafle des 31 janvier et 1er février 1944, la police vient aux Galeries vendéennes pour arrêter la famille. Renseignée par une locataire, c’est donc à Saint-Juire qu’ils sont arrêtés par les gendarmes. Livrés aux Allemands, ils y rejoignent la quarantaine de juifs vendéens rassemblés dans la salle paroissiale de Notre-Dame à la Roche-sur-Yon, avant de partir pour Drancy puis Auschwitz et Buchenwald. Fanny Revzinfait partie du convoi n°68. Elle meurt à Auschwitz le15 février 1944.
Acte de décès n°152, registre n°49, dossier n°25747, transcrit le 7 février 1947 par le Ministère des anciens combattants et victimes de guerre,
Le nom de Fanny Revzin est inscrit au Monument aux morts des Sables d’Olonne.

Odette,(sa fille) en tant qu’épouse d’un capitaine de l’Armée française – entre temps décédé -,réussira à rester internée à Drancy et reviendra aux Sables après la libération du camp. Elle retrouvera son fils, caché par des paysans. Son frère Roger, prisonnier dans un stalag autrichien depuis mai 1940, reviendra également.
A son retour, Odette constatera que l’immeuble de la rue Bisson est aux mains d’un nouveau propriétaire. Elle réussira à le récupérer et reprendra, avec son frère Roger, un commerce toujours en activité dans le centre ville des Sables d’Olonne.
Vingt-sept membres de la famille Revzin sont morts en déportation, seul Marcel reviendra.

 

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