Biographie de Germaine Guedou-Rimbeau

Renée Germaine Rimbeau est née le 2 août 1902 à Saint-Genest d’Ambière (Vienne).

Elle se marie avec Damas Hyacinthe Guédou le 27 juin 1922 aux Sables d’Olonne.

Damas, fils d’Auguste Guédou, menuisier et de Marie Mélanie Taillier, y est né le 15 septembre 1899. Au début des années 30, le couple s’installe 13 rue Loiseau au Mans (Sarthe) lorsque Damas trouve un emploi d’ajusteur aux Chemins de Fer. Ils ont deux garçons : Pierre né le 17 mars 1927 et Louis, cinq ans plus tard.
Communistes, les Guédou n’acceptent pas le fascisme et l’occupation allemande. Damas se rapproche des cheminots résistants et participe à diverses opérations de sabotage sur le matériel ferroviaire en 1941 et 1942. Sérieux et peu bavard, on lui confie ceux qui ont besoin de se cacher. Mais le couple est dénoncé par un voisin. Le 9 décembre 1942 la police française vient les arrêter pour les livrer à la Gestapo. Quelques jours plus tard, Germaine est relâchée et décide de continuer le travail de son mari : elle soutient les combattants FTP, les cache encore chez elle.
L’aîné des garçons, Pierre, arrête ses études et trouve un emploi d’auxiliaire des contributions directes, pour aider sa mère et son jeune frère. Il veut aussi participer à la lutte et forme un groupe de jeunes saboteurs. Le 7 janvier 1944, à Sablé, une attaque à main armée a lieu au café
Jasmin contre des militaires allemands. L’un des jeunes est arrêté.

Le 12 janvier suivant, le train Paris-Brest déraille à La Milesse (arrondissement du Mans). Quatre autres jeunes viennent de se faire prendre dont Pierre* qui subit interrogatoires et torture. À son tour Germaine est arrêtée le 21 janvier par la police française. Louis est recueilli par des amis à Brûlon (Sarthe). Germaine est emprisonnée, puis déportée à Ravensbrück par le convoi parti de Paris le 13 mai 1944 (matricule 38879). De là, elle est transférée au kommando de Wattenstedt. Elle sera libérée par la Croix Rouge, le 22 avril 1945. Atteinte du typhus, il lui faudra deux mois de soins en Suède avant de pouvoir rentrer au Mans.
Damas, lui, a été déporté le 16 avril 1943 à Mauthausen, immatriculé 26799. Il est affecté aux commandos de LoiblPass et Linz puis envoyé à Auschwitz dont il sort miraculeusement. Transféré à Buchenwald avec le n° 201756 tatoué sur le bras, il est finalement libéré à Bergen Belsen le 15 avril 1945.
À leur retour tous deux apprendront que leur fils Pierre a été fusillé. Après son arrestation, il est emprisonné au Vert Galant. Il est condamné à mort le 19 mai 1944 avec quatre autres jeunes FTP par le Tribunal de guerre FK 755. Le même jour, ils sont fusillés par les Allemands au camp d’Auvours à Champagné (Sarthe). Leurs corps, enterrés sans inscription, n’ont jamais été retrouvés. Une allée du Mans et une maison de quartier portent le nom de Pierre Guédou. Une inscription sur la tombe de ses parents, à l’ancien cimetière de La Chaume, rappelle sa mémoire. Germaine peut lire les deux dernières lettres qui lui étaient destinées, se terminant ainsi : « Nos souffrances actuelles ne sont pas vaines » et « Courage, on les aura ! ».
À la retraite, Germaine et son mari reviendront à La Chaume, au 84 de la rue du docteur Canteteau. Germaine continuera à s’engager, au PCF, aux Femmes françaises et à la FNDIRP. Damas est décédé aux Sables d’Olonne le 7 mars 1982 et Germaine à Saint-Martin-les-Melle (Deux-Sèvres) le 22 avril 1986.
Louis restera traumatisé jusqu’à la fin de sa vie.

 

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