Biographie de Martial Bizien

 

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Martial BIZIEN

Né le 20 juillet 1921, Le Guilvinec, Finistère.

Père : Charles Bizien, (1806-1950).
Mère : Jeanne Palud (1886-1961).

Domicile : 4 rue Desaix aux Sables d’Olonne
Marié à  Jeanne Lefort
Profession : Marin pêcheur.
Enfants : Jean-Michel et Maryvonne.
Décédé le 16 mars 2008 aux Sables d’Olonne.
Originaire du Guilvinec, la famille de Martial vient travailler aux Sables « pour suivre la sardine ». Ils habitent Martial embarque dès l’âge de 12 ans, sur plusieurs bateaux sablais : Petit Jack, Stratus, Le Grand Job… Martial rejoint l’Angleterre avec son père Charles. Âgé de 19 ans, il est mousse et fait partie de l’équipage de la « Marie-Louise » arrivée d’Angleterre dans la nuit du 22 au 23 décembre 1940. La pinasse Marie-Louise, dès l’appel du Général de Gaulle, a fait la navette entre la France et l’Angleterre pour transporter des résistants, dont Honoré d’Estienne d’Orves. À leur arrivée à Plogoff (de nuit, feux éteints), ils étaient logés par la famille Normand de Pennéac’h. Le 15 février 1941, la Marie-Louise, dont l’équipage était composé de trois Sénans, le patron FanchFollic, Amédée Ansquer et Maurice Guilcher, de deux Camarétois, Pierre Cornec et Yves Pennec, et de Martial Bizien, fut arraisonnée par la Kriegsmarine au large du Finistère. Elle venait de Newlyn, amenant en France un nouvel opérateur radio, Jean-Jacques Leprince, et un autre poste émetteur-récepteur pour le réseau Nemrod de d’Estienne d’Orves, premier réseau de renseignements de la France Libre. À la suite d’une trahison, le réseau fut démantelé. Tout l’équipage de la Marie-Louise et les paisibles logeurs de Pennéac’h subirent les sévices de l’occupant allemand. Condamné à mort avec ses camarades, Martial Bizien fut gracié vu son âge. Quant aux membres de l’équipage de la Marie-Louise, tous connurent l’enfer concentrationnaire nazi. Le radio Jean-Jacques Leprince est mort le 6 juin 1944.
Martial Biziena connu les prisons de Kassel, Rheinbach, Sie, Dû. Libéré à Karlsruhe, il est rentré de déportation en 1945 amputé d’une jambe.
Les obsèques de Martial Bizien ont été célébrées le 20 mars 2008 en l’église Saint-Michel des Sables-d’Olonne.

Un rond-point des Sables d’Olonne porte le nom d’Honoré d’Estienne d’Orves.
À PorsLoubous, une modeste plaque commémorative au flanc du granit rappelle cette page d’histoire glorieuse. Elle porte trois noms, ceux d’Honoré d’Estienne d’Orves, de Maurice Barlier et de Yan Doornik, arrêtés par les Allemands et fusillés au Mont-Valérien.

Martial Bizien a reçu la Légion d’honneur le 28 juin 1959 lors de l’inauguration de la stèle aux Déportés.

Témoignage de son fils Jean-Michel :
« Mon père était très discret sur ce sujet et avec le temps, je me demande s’il n’avait pas presque honte d’avoir survécu à ses camarades. Il disait “… qu’il n ‘avait fait que son devoir et pour cela il n’avait pas à être glorifié“… C’est ma mère (femme de caractère, femme de marin) qui s’est débrouillée pour qu’il sorte un peu de l’ombre. »

 

 

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